Fate's Blog

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mercredi, juillet 15 2009

God Hand





Le scepticisme guette à raison les adorateurs de Clover lors des premières images de leur dernier jeu : God Hand. Le concept intéressait. Un jeu d'action comique où, d'après les images, tu peux viser les couilles et envoyer, à coup de batte de baseball, l'adversaire valdinguer dans le ciel. Ca intrigue - ça n'a aussi pas de prix. Mais le style graphique n'excite pas les foules, à tort. Ca semblait moche. Et il l'est en image. Mais rien ne le vaut en mouvement pour pleinement l'apprécier, ce qui, dès la première video, était clair comme de l'eau de roche. Studio de création de jeux à ambiance unique et au gameplay bien ficelé (Okami et Viewtiful Joe attirent la reconnaissance sur un CV), Clover montre une nouvelle fois sa créativité.

Parce que God Hand n'est pas un simple beat'em all avec une excellente histoire à la Devil May Cry. On ne contrôle pas un héros charismatique qui exécute des figures grotesques (troll) pour adolescent en manque de sensation. Gene, le héros, ne comble pas le manque de personnalité du joueur. Gene est simple. Pas prise de tête. Le pauvre s'est fait arracher le bras par une bande de malfrats. D'où cette greffe de bras et le titre du jeu. Pas de dramatisation lors de la scène cinématique. Il y a mieux à faire que d'essayer de donner des émotions fortes avec des scènes de série B (Allo, ici, Resident Evil). Vraiment mieux. Assurément. Oui, les développeurs ont décidé d'emmener le joueur à la rencontre du rire grâce aux multiples références, paroles, images, combats et anachronismes.

God Hand ne mérite pas de finir dans n'importe quelles mains pour s'apprécier pleinement. Un duel contre un singe catcheur (avec la tenue, s'il vous plaît) qui débarque, à l'improviste, d'un bus pour affronter Gene, si ce n'est pas une situation burlesque... Dites-moi ce que c'est. Et Shinji Mikami ne se gène pour pas pour placer des références à leurs grandes séries comme Street Fighter, Viewtiful Joe ou Devil May Cry. L'univers de God Hand est loufoque. On affronte deux homosexuels super-extravertis en passant par un groupe de gosses habillés façon Sentaï ou Power Ranger. Du n'importe quoi total et assumé. A la limite de la récompense pour donner aux joueurs l'envie de progresser pour visionner d'autres scènes encore plus irréalistes et comiques.

Parce que God Hand est dur au point d'insuffler des envies de meurtres. Le choix de l'époque western comme décor de fond ne parait plus si anodin - malgré les anachronismes. Après tout, durant cette période, n'est-ce pas une histoire de gros durs qui s'entretuaient ? Il semblerait que Clover ait repris ce postulat, car God Hand vise les acharnés du pad, ceux qui en veulent, ceux qui aiment recommencer même s'ils doivent perdre cent fois d'affilée. Une barre de difficulté se situe en bas à gauche de l'écran, que ce soit au niveau 1 ou 4 (nommé Die) le jeu reste dur. D'ailleurs, comble du vice des développeurs, plus le joueur s'améliore, et donc joue mieux, plus la barre augmente (au niveau de difficulté normal). Vicieux. Bref, God Hand est le beat'em all de cette génération. Un vrai, à la manière des ses ancêtres (Double Dragon, Street of Rage), vous manquerez un grand titre si vous passez à coté, cela dit, pour savoir si vous devez vous le procurer, la question est simple : êtes-vous manchots ?


vendredi, juillet 3 2009

Rockman 9, la dureté de Capcom envers notre porte-monnaie



Remontons aux années 80, quand la Nes était sortie. Bijou de technologie qui pondait des perles qui resteront dans ma mémoire de joueur,douce nostalgie. River City Ransom, Batman, par exemple. D'excellents titres. J'ai connu aussi à cette époque le petit bonhomme bleu de Capcom nommé Rockman. Avec sa patte graphique inimitable et ses boss fight basés sur le système pierre-feuille-ciseau. Certes, il doit ses graphismes aux limitations de la Nes qui ne pouvait décemment pas nous exploser la rétine à coup d'univers parfaitement modélisés. Il fallait donc faire sobre, unique et efficace. L'italien moustachu et Rockman en sont la représentation. Ils se sont réappropriés les contraintes techniques pour étinceler. Ils n'avaient de toute façon pas le choix.

Or en 2008, avec la Wii qui écrase techniquement la Nes, un nouveau Megaman repointe le bout de son nez et n'utilise pas la puissance de la dernière de Nintendo. En effet, Capcom ose le sortir bientôt avec son ancien style graphique. Foutage de gueule ? Argent facile ? Un peu des deux. Cela dit, il m'est difficile de crier au scandale. Il s'agit d'un parti-pris de la firme. Et non plus d'une limitation imposée par la console cette fois. Rez possède bien des graphismes en fils de fer. Echochrome affiche sans gène son minimalisme. Disgaea pique les yeux. Alors pourquoi se plaindre de Rockman 9 à 10 € ? Les critiques à son égard sont illégitimes. Même l'argument "il pense seulement à l'argent" est caduc. Ces créateurs qui dépensent les milliers, voire les millions d'euros d'une entreprise ne peuvent se permettre d'avoir une carte blanche pour des projets ambitieux où l'échec aurait de grave conséquence - excepté certains cas, à mon avis. Les impératifs commerciaux se lient aux concepts pour donner des chef d'oeuvres. En plus de cela, ceux qui défendent corps et âme pour la reconnaissance de notre média doivent soutenir ce genre d'approche car cela se joint aux critères qui font d'un art, un art justement.