Remontons aux années 80, quand la Nes était sortie. Bijou de technologie qui pondait des perles qui resteront dans ma mémoire de joueur,douce nostalgie. River City Ransom, Batman, par exemple. D'excellents titres. J'ai connu aussi à cette époque le petit bonhomme bleu de Capcom nommé Rockman. Avec sa patte graphique inimitable et ses boss fight basés sur le système pierre-feuille-ciseau. Certes, il doit ses graphismes aux limitations de la Nes qui ne pouvait décemment pas nous exploser la rétine à coup d'univers parfaitement modélisés. Il fallait donc faire sobre, unique et efficace. L'italien moustachu et Rockman en sont la représentation. Ils se sont réappropriés les contraintes techniques pour étinceler. Ils n'avaient de toute façon pas le choix.

Or en 2008, avec la Wii qui écrase techniquement la Nes, un nouveau Megaman repointe le bout de son nez et n'utilise pas la puissance de la dernière de Nintendo. En effet, Capcom ose le sortir bientôt avec son ancien style graphique. Foutage de gueule ? Argent facile ? Un peu des deux. Cela dit, il m'est difficile de crier au scandale. Il s'agit d'un parti-pris de la firme. Et non plus d'une limitation imposée par la console cette fois. Rez possède bien des graphismes en fils de fer. Echochrome affiche sans gène son minimalisme. Disgaea pique les yeux. Alors pourquoi se plaindre de Rockman 9 à 10 € ? Les critiques à son égard sont illégitimes. Même l'argument "il pense seulement à l'argent" est caduc. Ces créateurs qui dépensent les milliers, voire les millions d'euros d'une entreprise ne peuvent se permettre d'avoir une carte blanche pour des projets ambitieux où l'échec aurait de grave conséquence - excepté certains cas, à mon avis. Les impératifs commerciaux se lient aux concepts pour donner des chef d'oeuvres. En plus de cela, ceux qui défendent corps et âme pour la reconnaissance de notre média doivent soutenir ce genre d'approche car cela se joint aux critères qui font d'un art, un art justement.