Mizuguchi, le designer, avait reçu l'ordre de Sega d'attirer garçons et filles autour d'un même jeu. Le pari est plus que réussi par United Game Artists, les développeurs. Space Channel 5 va même jusqu'à s'adresser à tous les publics. Loin du style de Dance Dance Revolution ou Beatmania il lorgne plutôt du coté des jeux de rythme comme Oendan, Rhythm Paradise. Ses atouts se trouvent dans son univers décalé, - se battre à coup de chorégraphie durant l'enquête - ses musiques entrainantes (le thème principal reste en mémoire), et spécialement son personnage principal : Ulala. Vêtue d'un débardeur et d'une jupe orange, symbole de dynamisme dans la religion bouddhiste. Coïncidence ? Certainement pas. Parce qu'Ulala, c'est celle qui te file la pêche par son énergie. Ulala, c'est celle qui te fait danser devant ta télévision. Ulala, c'est celle qui t'a tellement marqué que tu répètes « stay tuned », « chu » et les séquences musicales dans le métro à vive voix. Pourtant, ce Space Channel 5 souffre de bien des défauts. Sa durée de vie n'excède pas deux journées, à moins d'avoir une mémoire de poisson rouge. La répétitivité des « up, down, down, right, chu » ou des « left, right, left, right » lasse nos oreilles. Et son accessibilité pour tous les publics ont eu raison de sa difficulté qui n'a, en somme, rien d'insurmontable. Space Channel 5 est d'ailleurs relativement facile même s'il arrive de perdre parfois, puis on recommence la séquence. Dans un pur style jeu d'arcade d'antan à base de Try again, la colère de l'échec en plus atténuée. Malgré ses problèmes, Ulala est une drogue. Et comme tout drogue, on y revient toujours, n'est-ce pas, là, la marque des grands ?

Fate