Faut-il supprimer les tests ? La problématique a émergé à cause de l'article d'Overgame sur Flow. Le petit, d'après les extraits publiés, provoque la polémique. En effet, les testeurs se trouvent confronter à un dilemme lors de tests de ce type de jeu. << Pourquoi ? >> me direz-vous. Car ces Electroplankton, Rez ou Flow brisent des règles établies par leurs congénères traditionnels - grosso modo tout jeu a un objectif que le gameplay permet de remplir. Selon l'un des membres de Tale of Tales, ils s'intéressent plus à << l'analyse mécanique et la performance que par la retranscription d'expériences et de sensations >>. Au point de penser que les journalistes de la presse généraliste comprendront mieux ces jeux non conventionnels.




Qu'il ait raison ou non sur la vision des journalistes spécialisés importe peu. Il a tort de vouloir que seule la presse généraliste s'en charge. La presse de jeu-vidéo peut s'en occuper quand les rédacteurs s'apercevront de l'obsolescence des tests. Ils énumèrent toutes les qualités et défauts exhaustivement en analysant les mécanismes du jeu. Comment, dans ce cas, saisir l'essence de Rez, par exemple ? Le texte passera à coté de l'expérience voulue et ne verra en grande partie qu'un jeu de tir court et moche. Les critères (graphisme, durée de vie, scénario) ne sont pas du tout adaptés. Quel est donc l'intérêt des tests ? Une critique (1) sera plus apte à expliquer sa nature - d'ailleurs les journalistes encensant Rez travaillent pour la plupart dans des magazines généralistes. Ces griefs ne s'appliquent pas seulement à ces jeux. Même ceux plus traditionnels souffrent de ces tests qui évoquent tout sauf son essence, un comble - à comparer avec ceci. D'où l'importance d'abolir définitivement les tests du paysage vidéoludique.




Mais difficile dans un contexte où un jeu vaut 60 €. Personne ne lie prix et mentalité. Pourtant ces facteurs indissociables donnent de la légitimité aux tests. L'expérience procurée demeure un facteur majeur mais le gamer apprécie la rentabilité de son achat, c'est pourquoi il accorde un certain crédit à ces critères faussement objectifs. Et les magazines remplissent parfaitement la donnée : guide d'achats que le lecteur cautionne. Néanmoins comment ne pas être réticent à l'achat d'un jeu à la durée de vie inférieure à dix heures à 60 € ? Il faudrait donc que ce loisir coute moins cher.. Pour cela, il doit devenir un produit culturel au lieu d'un produit de consommation. La TVA passerait donc de 19,6% à 5,5%, permettant d'accepter cette nouvelle façon de regarder le jeu-vidéo. Normal, ce sera alors un art (2)...







(1) Cela ne l'empêchera pas de fournir des informations objectives comme dans les tests.

(2) Que vous le vouliez ou non, le jeu-vidéo sera un art dans environ une dizaine d'années. Il va falloir vous y faire.